Le 27 Août 2018, une nouvelle catastrophe écologique a commencé suite à l’accident d’un poids lourd,dont le chauffeur est mort. Depuis, des habitantes et habitants de la vallée se mobilisent et s’organisent concrètement pour remettre en cause le trafic routier.
Le mouvement de mobilisation contre le trafic routier a spontanément adopté, depuis le début, un mode de fonctionnement horizontal, autogéré et coopératif. Il n’y a pas lieu de lui chercher des leaders : ce sont avant tout les Assemblées Populaires qui sont décisionnelles. Elles sont le lieu où sont discutées les propositions élaborées au fil des semaines, par le biais d’un travail intense, au sein des trois groupes de travail, qui demeurent ouverts à toute personne intéressée et disponible pour s’engager : le groupe coordination, le groupe actions, et le groupe documentation.
Personne n’est donc autorisé à parler au nom du mouvement. Seule l’Assemblée Populaire peut ponctuellement désigner des individus capables de la représenter, qui sont alors dotés d’un mandat clair et temporaire.
A la tenue d’Assemblées Populaires régulières, s’ajoutent depuis près d’un mois différents blocages et une pétition, d’abord destinée à interpeller toutes celles et tous ceux qui vivent dans la vallée et ses alentours. Un texte leur est alors adressé :
Cher(e)s habitant(e)s de la Vallée d’ Aspe et d’ailleurs,
depuis ce terrible accident de camion fin août dans notre vallée, une mobilisation s’organise dans un collectif indépendant, constitué d’habitants de la vallée. Depuis, de nombreuses actions se sont développées, rejointes par nombres d’habitants allant jusqu’à Oloron. De l’autre côté du Somport, en Espagne, nos amis espagnols ne sont pas en reste ; des liens commencent à se créer.
Des élus et des conseillers municipaux ont commencé à prendre position, sur les pétitions ainsi que de nombreux Aspois.
Beaucoup de sympathie et d’encouragement se dégagent des touristes que nous rencontrons au rond-point d’Accous quand nous leur faisons signer la pétition de soutien.
Tous constatons également que depuis le premier blocage des camions, chacun selon ses disponibilités participe dans la bonne humeur malgré l’enjeu de la bataille. Ce cercle de participants s’élargit un peu plus à chaque mobilisation.
Nous pensons qu’en 5 semaines énormément de travail a été fait, radios, télés, journaux, tractages, signatures, blocages, banderoles etc… mais les camions passent toujours et plus que jamais nous devons être nombreux et nous faire entendre.
Il s’agit avant tout de notre sécurité à tous, imaginons un nouvel accident, imaginons qu’un de ces camions passant régulièrement devant le collège/lycée d’Oloron …
Nous ne pouvons continuer d’accepter que la vie de nos enfants, de nous tous, soit menacée plus longtemps, dans le plus grand silence et la totale indifférence.
C‘est pour cette raison que nous pensons qu’il faut encore plus nous mobiliser, créer le nombre qui va faire que les administrations, les responsables de ces drames nous entendent une bonne fois pour toutes.
Régulièrement, des actions de blocage (qui se sont toujours bien passées, dans la bonne humeur) sont organisées, nous vous invitons à rejoindre plus nombreux ces actions qui marquent notre colère, notre détermination pour que notre vallée d’Aspe puisse continuer à vivre paisiblement.
Tous les habitants de la vallée doivent être solidaires sur cet enjeu, ou bien la vallée va disparaître.
Nous n’avons de leçons à donner à personne, nous avons juste besoin que ce collectif soit rejoint par tous. À la question qui revient souvent : « Qui dirige ? », nous répondons : « Personne, nous nous en chargeons nous-mêmes ».
Merci à tous ceux qui déjà se mobilisent et participent au renforcement de ce collectif.
