BEDOUS • Le baroud d’honneur du comité des habitants

IL ÉTAIT UNE FOIS …
Article publié dans La République des Pyrénées du 13 janvier 2003, il y a presque 15 ans !!!

Amers, mais toujours mobilisés
Le Collectif de défense appelle la population aspoise à faire entendre sa voix et à manifester le jour de l’inauguration.

La Vallée d’Aspe commence par un B. Bedous. Un village coupe en deux par la route nationale 134. C’est d’ici qu’est née la première contestation au tunnel du Somport, il y a douze ans. C’est de ce village de la Vallée d’Aspe qu’est annoncée, avec la même conviction, la prochaine manifestation contre l’inauguration de l’ouvrage routier. Sans camera et en audience restreinte, le collectif des habitants s’est réuni, samedi soir, a Bedous pour apporter sa solidarité aux habitants d’Urdos qui envisagent un rassemblement vendredi 17 janvier.

“Parlons-nous le même langage que ceux qui sont aujourd’hui opposes a l’ouverture du tunnel du Somport?. Cette question tarabuste les habitants de la vallée d’Aspe. Elle a, encore une fois, avec force, été au centre des débats de la réunion du comite des habitants de la vallée, samedi soir, a la mairie de Bedous.

Pas d’amalgame
L’inauguration du tunnel du Somport ravive les débats chez les opposants. Ceux-là rappellent avec la même fermeté, que «depuis onze ans et six mois, ils dénoncent les promesses non tenues et les incohérences d’un projet d’infrastructures inadaptées a la vallée».

Amers et mobilises. Ainsi sont les habitants de la vallée d’Aspe. “On a perdu puisque le tunnel est fait, on a gagné parce que personne ne veut l’inaugurer≫ fait remarquer Jean-Jacques Rigal. Chirac et le roi Juan Carlos ne signeront pas le livre d’or de la cohabitation trans-frontière. Si le roi d’Espagne est déjà venu superviser les travaux, de la cote française l’absence de ministre et de Président depuis une décennie, démontre l’incohérence plaidée par les Aspois. L’écart entre les deux pays et leur volonté se mesure en hectomètres de route d’un cote et en indifférence de l’autre. La présidente du Collectif, Paule Verges, refuse l’amalgame de leur opposition avec la revendication des élus qui “demandent l’interdiction de la circulation des camions tant que les travaux d’aménagement de la route nationale 134 ne sont pas réalisés.» Sous-entendu, ils ont demandé le tunnel et n’en veulent plus aujourd’hui!   

Pas de récupération
Ce collectif refuse la « récupération de certains élus » et leur reproche leur manque de solidarité inter cantonale. Pour ces habitants, la lutte n’est pas totalement finie. Les banderoles ne sont pas toutes rangées. La cinquantaine de membres présents a la réunion de Bedous a souhaité une mobilisation ‘plus large possible avec un mot d’oracle unitaire contre le transit de camions internationaux, aujourd’hui, demain et jamais’. Le collectif appelle la population aspoise a faire entendre sa voix en signant une motion qui va circuler dans les treize villages de la vallée d’Aspe. L’appel a la manifestation est lance pour vendredi 17 janvier: rassemblement a 13h a Urdos puis a 15 h a Bedous. Et nouvelle manifestation, le lendemain, samedi, a Bedous a I4h. Comme aux beaux jours.

La Vallée d’Aspe n’en finit pas de réveiller les vieux démons de la contestation. Tunnel ou pas tunnel? Route élargie ou autoroute? Espaces protèges ou a protéger? Camions ou pas camions. Mais l’Histoire, dans la répétition des motifs de mécontentement décennal, est prête a rendre justice a ceux qui sont toujours présents dans la vallée d’Aspe. Pour sauver leurs villages de la traversée de semis- remorques. De l’autre cote de la route, la ligne ferroviaire a retrouve ses herbes folles et son destin fantomatique.

J.-J. R. ET O.l.

Source : La République des Pyrénées le Lundi 13 janvier 2003, page 7

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