Une trentaine d’anti-camions se sont regroupés devant la cité scolaire Derème – Supervielle, ce mercredi en début d’après-midi. Le rassemblement avait pour but de distribuer des tracts et, ce faisant, ralentir le trafic au sein de cet axe emprunté par les poids-lourdspour rejoindre le tunnel du Somport, en passant par la vallée d’Aspe.

Sous l’œil attentif d’une quinzaine de gendarmes, la mobilisation s’est déroulée dans une bonne ambiance. Des deux côtés du rond-point du boulevard François Mitterrand, les militants sont parvenus à créer des bouchons d’une trentaine de mètres, en prenant simplement le temps d’expliquer aux automobilistes la raison de leur présence sur les lieux, et en les invitant à signer la pétition contre la circulation des camions en Aspe.

Craintes pour les élèves

Le choix du lieu de la mobilisation n’avait évidemment pas été fait au hasard : sur place, de nombreux contestataires s’offusquent de voir les poids lourds passer en nombre devant la cité scolaire oloronaise. « Avant d’aller jusqu’au tunnel du Somport, les camions qui transportent des matières dangereuses passent ici », s’emporte un Oloronais. « Comment ça se passera le jour où il y aura un pépin ? Comment se comporteront les élus face à leurs choix politiques lorsque des élèves seront intoxiqués par des produits ? »

Un camionneur anti-camions

Un autre manifestant s’étonne « qu’on parvienne à débloquer 90 millions d’euros pour la déviation Gabarn – Gurmençon, alors que personne n’est arrivé à stopper la fermeture de la maternité d’Oloron, ou la réduction du nombre de classes dans les écoles du territoire. Il est évident que les priorités de l’État ne sont pas les nôtres ! »

Nombre d’automobilistes arrêtés assurent les manifestants de leur soutien. Un chauffeur de poids lourd passe même plusieurs minutes stationné devant le lycée pour expliquer qu’il soutient la cause aspoise ! « On a discuté avec beaucoup de camionneurs ces derniers temps : souvent, c’est leur patron qui les incite à prendre cette route, alors qu’ils détestent circuler sur la R134 », explique un militant.

Un panneau sorti au cours de la mobilisation ne laisse pas de marbre : on peut y lire « Hervé, Jean, gardez vos merdes ». « Ce sont effectivement des prénoms assez connus dans le quartier : on essaye sans doute d’interpeller des élus locaux », sourit un professeur oloronais. « Le maire d’Oloron et le député de la circonscription sont des économistes en carton-pâte. Ils pensent qu’ils vont développer le territoire simplement parce qu’ils créent des routes, sans prendre en compte les aspects négatifs. La circulation de camions toujours plus intense pose un vrai problème de santé publique. On crée des atmosphères pourries parce qu’on ne jure que par la route, alors qu’il serait tellement facile de remettre en place la ligne de train jusqu’à Canfranc pour le transport de marchandises ! »

2 400 signatures pour la pétition en ligne

Une pétition a été mise en ligne suite à l’accident mortel de poids lourd survenu au niveau du fort du Portalet le 27 août dernier. Signée plus de 2 400 fois, elle demande « l’interdiction des matières dangereuses, et plus largement celle du transit de poids lourds » sur l’axe de la RN134 passant par la vallée d’Aspe. Pour y accéder, se rendre sur https://tinyurl.com/petitionanticamions