Face aux nombreuses opérations de blocages de camions opérées sur la RN134 depuis six mois autour d’Oloron, la préfecture vient de prendre un arrêté pour interdire d’occuper cet axe de contournement. Dimanche dernier, une série d’amendes ont déjà été distribuées.
Désormais, toute personne participant à une opération escargot sur la RN134 entre le rond-point de la porte d’Aspe et l’intersection du chemin du Gabarn se verra gratifier d’une amende de 38 euros.
Les premières sanctions ont été distribuées dimanche dernier par les agents de la gendarmerie d’Oloron. Les gilets jaunes organisaient ce soir-là une opération escargot pour ralentir les camions arrivant d’Espagne, comme ils en ont désormais l’habitude. Pour la première fois, ce 24 février, les gendarmes ont sanctionné certains participants de cette action, en vertu d’un nouvel arrêté interdisant l’occupation de l’abord des axes de la RN134 sur les territoires des communes d’Oloron, Gurmençon et Bidos. Signé le 21 février dernier par le nouveau préfet du 64 Eric Spitz, le document stipule bien que « les infractions au présent arrêté seront réprimées dans les conditions prévues au code pénal ».
Une colère venue de la vallée d’Aspe
Les premières opérations de blocage de camions sur le piémont oloronais ont débuté le 19 septembre 2018 du côté d’Escout. Ces actions sont nées de la colère de la vallée d’Aspe face à l’important trafic de camions, exacerbée par l’accident de poids-lourd survenu près du fort du Portalet en août 2018, qui avait coûté la vie à un chauffeur espagnol.
Alors que les actions anti-poids-lourds s’étaient multipliées à la fin 2018 en vallée d’Aspe du côté d’Accous, le mouvement a ensuite trouvé un écho et une continuité sur le territoire oloronais avec le combat des gilets jaunes. Les militants ont très vite repris à leur compte la lutte contre les camions sur l’axe de la route nationale, en organisant dès la fin décembre des opérations de ralentissement le dimanche soir, à l’heure où les camions espagnols peuvent à nouveau circuler sur l’axe.
Gaz lacrymogène et coups de klaxon
Les différentes opérations escargot se sont parfois accompagnées de frictions. Ainsi, en décembre 2018, des gaz lacrymogènes avaient été déployés en fin de soirée à l’encontre de certains manifestants qualifiés par les gendarmes comme « agressifs ». Par ailleurs, le 17 février dernier, les chauffeurs de poids-lourds excédés par les blocages à répétition avaient fait usage du klaxon aux alentours de minuit pour montrer leur mécontentement, ce qui avait tenu en éveil plusieurs riverains du quartier Sainte-Marie.
Les amendes distribuées dimanche dernier mettront-elles un terme aux traditionnels blocages du dimanche soir ? « Rien n’est encore décidé. On se réunira bientôt pour parler des actions à venir », explique un gilet jaune.
Anti-camions et gilets jaunes, un combat commun ?
À l’évidence, les anti-camions de la vallée d’Aspe et les gilets jaunes oloronais semblent avoir quelques atomes crochus. La question de la relation avec les gilets jaunes prendra d’ailleurs une place importante au sein de l’assemblée générale du collectif Stop aux camions organisée ce vendredi 1er mars à 18h à la mairie d’Accous. Des Haut-béarnais qui s’étaient investis dans le mouvement contre les poids-lourds n’ont d’ailleurs pas attendu cette réunion pour passer le pas et s’enrôler sous la bannière des gilets jaunes, et vice-versa.